20 mars 2023 Luttes sociales

Il y a quelques jours, Xebat Andok, membre du Conseil exécutif de l'Union des communautés du Kurdistan (KCK), expliquait le « confédéralisme démocratique » : « C’est un système dans lequel tous les segments de la société, du local à l’universel, du plus petit au plus grand, s’organisent ensemble en tant que société en dehors de l'État et établissent leur auto-administration. C'est un système de démocratie directe ». Il ajoutait que si tous les peuples du Moyen-Orient veulent prendre un tel système comme base, il sera possible d'établir le « Confédéralisme démocratique des peuples du Moyen-Orient », effaçant ainsi frontières et États.
Ceux-ci sentent la menace, notamment l'État turc, qui opprime depuis sa création en 1923 la forte minorité kurde de sa population. C'est pourquoi son armée agresse et envahit le Rojava (partie du Kurdistan se situant au nord de la Syrie).
De son côté, la dictature théocratique en Iran tente par une répression féroce (morts, blessés, arrestations, pendaisons) de contenir le début de révolution qui s'étend dans tout le pays depuis l'assassinat de la jeune kurde Jina Amini, unifiant au cri d'origine kurde de « Jin, JItan Azadî » (« Femme Vie Liberté ») les femmes, les minorités ethniques (Kurdes, Baloutches), les travailleurs exploités... Il y a maintenant une rupture totale entre le régime et la société et la société iranienne semble changer de manière irréversible.
Ces événements essentiels ont des conséquences sur tout le Moyen-Orient et sans doute au-delà.
C'est pourquoi nous avons invité notre compagnon iranien Nader et Pierre Bance, auteur d'Un autre futur pour le Kurdistan – Municipalisme libertaire et confédéralisme démocratique et de La fascinante démocratie du Rojava – La Contrat social de la Fédération de la Syrie du Nord pour parler des informations récentes dans ces deux pays, des points communs et des différences sur leur situation, des perspectives pour l'ensemble de la région.
Rappelant qu'il y a toujours eu dans l'Histoire « une lutte pour l'égalité et la liberté », Xebat Andok prévient que « toutes les révolutions sont faites par les peuples, mais elles ont toujours été réprimées parce que les peuples n’ont pas su les canaliser en dehors de l’État. La solution se trouve en dehors de l'État, pas dans l'État, institution la plus organisée de toutes les classes hégémoniques ».