"Comédien, syndicaliste et formateur, tel fut le triptyque de ma vie" est la dernière phrase du livre de Serge Vincent : Itinéraire d'un artiste citoyen (Éditions L’Harmattan).
À l'age de 21 ans, désirant devenir artiste, il quitte Montpellier pour Paris, un "saut dans l'inconnu". Commence alors pour lui une vie d'intermittent du spectacle, avec des petits rôles au théâtre, cinéma, séries TV, spots publicitaires. Dans le bistro-épicerie de "La mère Vernet" à Montmartre, le café de Dédé "Le petit Gavroche"dans le Marais, "le couloir de la honte" des studios des Buttes Chaumont, ses diverses rencontres lui permettent de trouver des emplois dans divers domaines : opéra en occitan, doublages de film, spectacles de marionnettes, interventions dans les établissements scolaires, cours de formation en expression orale...
Le tournage d'un téléfilm sur Jean Moulin et l'envie de défendre les intérêts matériels et moraux des artistes-interprètes, le décident à s'engager dans l'action syndicale. Il participe en 1980 à la création du SYDAS-CFDT. Mais, constatant que l'autogestion revendiquée par la CFDT n'était que "du vinaigre pour attirer les mouches" et que Jack Lang, Ministre de la Culture de François Mitterrand, n'avait pour objectif que "de mettre en place une vitrine culturelle à la gloire du régime", il est à l'initiative de la création en 1984 du Syndicat indépendant des artistes-interprètes (SIA), beaucoup plus combatif.
C'est le début de sa participation à de nombreuses actions, notamment juridiques, pour la reconnaissance de sa représentativité (contesté par le syndicat SFA-CGT majoritaire), et pour obtenir la transparence sur la gestion collective des droits auteurs et des artistes notamment concernant l'ADAMI (Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes) et la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).
La divulgation par différents médias - dont Radio Libertaire et Le Monde Libertaire - de divers scandales en ce domaine, alimentée par le SIA, par l'association "Protection des ayants droits" qu'il a créée en 1993, et par son livre Les dessous de la loi Lang, lui vaut trois procès en diffamation, les pressions des gouvernements de gauche et de droite, les imprécations du SFA-CGT.
Après des années de recours juridiques, de rapports ministériels enterrés, de décrets gouvernementaux contestés, de pressions multiples, la loi du 1er août 2000 met en place une commission de contrôle sur les comptes des sociétés incriminées.
Il a aussi passé à l’Université une capacité en droit en deux ans, bien utile face aux juges, et pris pour le plaisir des cours de chant avec Armande Altaï.
Aujourd'hui, Serge Vincent est "retraité mais actif".
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