Les innovations technologiques sont financées par l’État afin de renforcer son pouvoir régalien. Ainsi la police a à sa disposition de nouveaux moyens, menaces pour nos libertés : vidéosurveillance algorithmique (VSA), reconnaissance faciale, drones, logiciels prédictifs.
Après la ”Smart city”, de nombreuses collectivités locales investissent dans la ”Safe city”.
Les révélations d’Edgar Snowden sur les programmes de surveillance américains et britanniques avaient amené en 2018 l’Union Européenne à adopter le règlement général sur la protection des données (RGPD) et, pour la France, la loi relative à la protection des données personnelles, prolongement de la loi ”Informatique et Libertés” de 1978 et de la création de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) la même année.
Mais ces garde-fous se révèlent de plus en plus franchissables par la stratégie des petits-pas et l’accumulation de dispositifs dérogatoires adoptés au nom de la sécurité publique, tels ceux des Jeux Olympiques. Un autre argument des décideurs est de ne pas contrarier la mise sur le marché d’innovations, ce qui risquerait de marquer notre retard en ce domaine. La CNIL se révèle ainsi totalement impuissante face à la surveillance d’État.
Déjà reçu le 10 février 2020 pour L’Utopie déchue. Une contre-histoire d’Internet, Félix Treguer nous parle de son récent ouvrage Technopolice - La surveillance policière à l’ère de l’Intelligence Artificielle. Il nous alerte sur le fait que ”dopée par la puissance de l’informatique, la Technopolice tend à se faire totalitaire. L’action collective demeure la meilleure manière de se donner prise et d’éprouver notre puissance commune”.
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