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    Emissions des dernières semaines :

    30 septembre 2024 Liberthèmes

    Les transformations radicales d'une société sont un révélateur des contradictions internes qui la traversaient depuis longtemps et que le système social dominant s'efforçait de surmonter ou de dissimuler. Quand la crise commence à s'étendre, l'État tente par divers moyens de conserver le contrôle dans cette période de transition, qui semble stable pour beaucoup. La dernière étape, brutale, est marquée par l'effondrement des institutions en place.
    Éric Martel, notre invité, a illustré ces étapes par l'exemple soviétique, "transition chaotique d'une société moderne qui peut le plus nous apprendre sur l'évolution de notre propre modèle sociétal".
    La chute de l'URSS au début des années 1990 était déjà en gestation depuis plus de 20 ans. Pendant cette période, l'État ayant fait disparaître toute contradiction, la "réalité" présentait une fausse apparence de pérennité, confortée par l'affirmation partagée par beaucoup qu'aucune autre société n'était possible.
    Les réformes libérales de la perestroïka ("reconstruction") menées par Mikhaïl Gorbatchev, qui semblaient annoncer un avenir prometteur, n'ont pas empêché la chute du mur de Berlin, la catastrophe de Tchernobyl et la disparition de l'Union soviétique.
    Eltsine, désormais maître de la Russie en 1991, après avoir constaté les défaillances du libéralisme de son prédécesseur, met en place une société autoritaire au niveau institutionnel et social, marquée en 1993 par la dissolution du Parlement et l'adoption d'une nouvelle Constitution. Il s'assure une majorité en s'alliant au parti de Vladimir Jirinovski qui a pour programme : retour à un État fort, expansionnisme militaire, xénophobie...
    Depuis le début des années 2000, Poutine accentue cette orientation ultra-nationaliste et annonce son intention de rebâtir la "Grande Russie". Un siècle après les réalisations et les espoirs de la Makhnovitchina détruits par l'armée rouge, la guerre actuelle en Ukraine en est un jalon.

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    23 septembre 2024 Terre et radioactivité

    Dans le cadre de sa campagne fédérale antinucléaire, le samedi 27 avril dernier, le réseau Makhno de la Fédération anarchiste avait invité Lou Marin à la librairie Publico, pour une conférence intitulée : « 40 ans de lutte anti-nucléaires non violentes en Allemagne ».

    Lou Marin est journaliste, traducteur, et on le connaît tout particulièrement pour son travail sur Albert Camus : Albert Camus, écrits libertaires : 1948-1960.
    Nous vous proposons aujourd’hui d’écouter l’enregistrement de cette conférence. Lou Marin était venu faire le récit des combats qui ont largement contribué à la mise à l'arrêt par l'Allemagne de son programme nucléaire en 2011. Tout à la fois acteur de ce combat et observateur, au travers de sa collaboration avec la revue Grasswurzel Revolution (La Révolution par la base), Lou Marin était présent pour partager l'expérience  de ces luttes et des débats qu'elles ont suscité. Un retour d'expérience précieux à l'heure de l'annonce de la mise en chantier de nouveaux réacteurs nucléaires en France.

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    16 septembre 2024 Sous les pavés... la terre

    À La Gorronnière, la ferme collective autogérée en polyculture-élevage du Groupement agricole d'exploitation en commun (GAEC) "Radis & Co" est située sur la bassin versant de la Mayenne, dans la commune de Montflours Dans ce maillage bocager, sur 42 hectares cinq paysans produisent des denrées alimentaires et pratiquent la vente directe (AMAP, marché, magasin bio) : 2 maraîchers, 1 éleveur, 1 fromager, 1 paysan-boulanger.
    Nous y avions déjà séjourné l'été 2011 lors de leur installation après la signature d'un bail rural environnemental de 40 ans avec la fondation "Terre de liens", propriétaire de l'exploitation.
    Aucun n'était d'origine paysanne, mais leur volonté de réussir ce projet collectif était très forte :
    "Le travail de la terre, c'est ultra-important. Je me posais des questions sur ma place dans la société. J'ai décidé d'agir, de mettre les mains dans la terre, plutôt que de dire et de penser des choses sans rien faire", Robert-Jean, maraîcher.
    Treize ans d'une aventure qui a vu leur projet initial évoluer : changement dans la composition du collectif, prise en compte de l'évolution des besoins, gestion attentive des rapports humains pour savoir évoluer au contact des autres et faire ensemble, insertion dans divers réseaux tel le Réseau d'échanges et de pratiques alternatives et solidaires (REPAS).
    Mais les pratiques essentielles sont restées : production d'une alimentation saine et respectueuse du Vivant, autonomie en intrants, rotations longues, polyvalence sur les activités.
    Les contacts réguliers avec leur environnement ont relancé une dynamique locale :
    "Pour bénéficier d'un service, il faut participer à sa gestion : c'est ma vision du bien commun. À Montflours, ce qui nous tient à cœur, c'est que chacun puisse être acteur et responsable d'un projet comme l'éco-habitat partagé pour permettre aux anciens de rester au village, la brasserie, l'épicerie coopérative, les chantiers participatifs, la désacralisation de l'église pour en faire un lieu culturel, un bâtiment d'activités autogérées", Marco, éleveur.
    Après un excellent repas très convivial, partagé avec tous ceux qui travaillent à la ferme, autour des micros : Marco, du collectif initial, Maxime (intermittent du spectacle) en train de devenir associé (paysan-boulanger), ainsi que Maëlle qui va bientôt reprendre et diversifier la ferme en élevage bio de ses parents, plus au sud en Mayenne.

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