Rediffusion de l’émission du 13 janvier 2025.
La fabrique du progrès - Scientisme, système technicien et capitalisme vert de notre invité, Arthur Guerber, correspond à un long travail qu’il a réalisé pour analyser le rôle des sciences dans l’évolution de nos sociétés. Il souhaite contribuer à ˮéveiller notre sens critique face au discours dominantˮ.
Il remet en cause une certaine vision du progrès, liée à une philosophie linéaire et finaliste de l’Histoire, dont le marxisme s’est nourri pour tenter d’imposer sa vision du ˮsocialisme scientifiqueˮ.
Aujourd’hui le capitalisme occidental, vantant les bienfaits miraculeux de la technologie, substitue à la foi religieuse vieillissante une foi scientifique ˮmoderneˮ : le scientisme.
Le sujet de cet ouvrage est d’une actualité que chacun peut constater, dans laquelle s’accélère chaque jour la dérive technocratique du pouvoir. Ainsi, pour Arthur Guerber, le déploiement effréné des technologies numériques par les industriels et l’État ˮconstitue la plus grande menace sur les libertésˮ.
Dans une première émission, il avait échangé avec nous sur le développement du capitalisme vert, la naturalisation des problèmes sociaux et la culpabilisation du consommateur afin de lui faire accepter une gouvernance environnementale globale.
Il revient dans notre studio pour analyser l’histoire des sciences et leurs limites ainsi que la façon dont s’est installée le mythe d’une technologie progressiste, au service d’une synergie entre capitalisme et science.
ˮVoulons-nous d’un monde produit par l’algorithmisation de nos vies ?ˮ
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Comme chaque année à cette époque, l’équipe de Trous Noirs enregistre à Sainte-Foy-la-Grande au festival des Reclusiennes ; rendez-vous la semaine prochaine.
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07 juillet 2025 Liberthèmes
Rediffusion de l’émission du 13 janvier 2025.
Les innovations technologiques sont financées par l’État afin de renforcer son pouvoir régalien. Ainsi la police a à sa disposition de nouveaux moyens, menaces pour nos libertés : vidéosurveillance algorithmique (VSA), reconnaissance faciale, drones, logiciels prédictifs.
Après la ˮSmart cityˮ, de nombreuses collectivités locales investissent dans la ˮSafe cityˮ.
Les révélations d’Edgar Snowden sur les programmes de surveillance américains et britanniques avaient amené en 2018 l’Union Européenne à adopter le règlement général sur la protection des données (RGPD) et, pour la France, la loi relative à la protection des données personnelles, prolongement de la loi ˮInformatique et Libertésˮ de 1978 et de la création de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) la même année.
Mais ces garde-fous se révèlent de plus en plus franchissables par la stratégie des petits-pas et l’accumulation de dispositifs dérogatoires adoptés au nom de la sécurité publique, tels ceux des Jeux Olympiques. Un autre argument des décideurs est de ne pas contrarier la mise sur le marché d’innovations, ce qui risquerait de marquer notre retard en ce domaine. La CNIL se révèle ainsi totalement impuissante face à la surveillance d’État.
Déjà reçu le 10 février 2020 pour L’Utopie déchue. Une contre-histoire d’Internet, Félix Treguer nous parle de son récent ouvrage Technopolice - La surveillance policière à l’ère de l’Intelligence Artificielle. Il nous alerte sur le fait que ”dopée par la puissance de l’informatique, la Technopolice tend à se faire totalitaire. L’action collective demeure la meilleure manière de se donner prise et d’éprouver notre puissance commune”.
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30 juin 2025 Tranches de vie
Philippe Diaz, qui réside depuis plus de 30 ans à Los Angeles, était déjà venu dans les studios de Radio Libertaire en avril dernier pour présenter son film I Am Gitmo ainsi que son livre Jean Meslier, Curé, Athée, et Anarchiste pour le XXIème siècle.
Pour son deuxième passage à Paris, il nous explique sa passion pour le cinéma, concrétisée par sa première réalisation dès l’âge de 12 ans. Il pense que c’est un outil efficace pour toucher un large public et prépare une thèse sur ”Le Statut de l’Image dans la Société Contemporaine”.
Âgé d’à peine plus de 20 ans, il crée ”Les Films Plain Chant”, société de production qu’il élargit ensuite à la distribution. Ainsi dans les années 1980, il produit de nombreux auteurs, tels Juliet Berto, Tony Gatlif, Léos Carax, Gérard Blain... Il commence une collaboration avec les studios américains.
En désaccord avec la gestion du cinéma par le Ministère de la Culture, il part s’installer aux États-Unis en 1991. Quelques années plus tard, il fonde ”Cinéma Libre Studio”, société indépendante de production et de distribution (plus de 200 films à ce jour) spécialisée dans les films socio-politiques.
Il réalise notamment en 2001 le long-métrage Nouvel Ordre Mondial (Quelque Part en Afrique) sur la guerre civile en Sierra Léone qui est sélectionné au Festival de Cannes, et en 2008 La fin de la pauvreté ?
Observateur attentif et critique de la société américaine, marquée dès son origine par la violence, il constate l’emprise croissante de l’extrême-droite, appuyée sur la conjonction des intérêts des milliardaires et des fondamentalistes chrétiens, pour lesquels ”le principe essentiel est que le christianisme a vocation à être le ciment d’une nation forte”. Ainsi, le Bureau de la foi a été créé à la Maison Blanche et confié aux mains de la pasteure évangélique Paula White.
Philippe Diaz a démarré la rédaction d’une série de chroniques pour Le Monde libertaire en ligne, signées ”Une autre voix de l’Amérique”, dans lesquelles il décrit les graves conséquences pour les universités, la presse, la culture, les immigrés...
Il nous en parle en deuxième partie de cette émission.
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