”Ce que nous jouons c’est la vie”, ces paroles de Louis Armstrong font écho à celles de Nina Simone, une des plus grandes chanteuses de jazz et militante pour les droits civiques : ”Le jazz n’est pas juste de la musique, c’est un mode de vie, une manière d’être, une façon de penser”.
Cette phrase figure en exergue du livre Jazz & Franc-maçonnerie, une histoire occultée, dont l’auteur est notre invité Yves Rodde-Migdal, lui-même musicien et animateur de l’émission Jazzzlib’ sur Radio Libertaire.
Cette musique prend ses sources dans les chants de travail d’esclaves noirs, le ”bois d’ébène”, dans les plantations de tabac et de coton. Ses origines africaines se sont insérées dans l’environnement d’une société violente et ségrégationniste et ont accompagné les luttes d’émancipation des noirs américains.
La date du 26 février 1917 est une référence marquante car l’enregistrement réalisé à New-York par l’Original Dixieland Jass Band eut un succès phénoménal.
Aux États-Unis la franc-maçonnerie a été créée le 24 juin 1717, regroupant des hommes blancs d’horizons et de classes diverses. La franc-maçonnerie noire Prince Hall a été fondée à l’initiative d’un esclave affranchi de ce nom, le 29 septembre 1784.
Elle a eu un rôle important dans l’émergence d’une identité afro-américaine et a accompagné l’émancipation du peuple noir, notamment en participant à la création d’écoles, d’hôpitaux, de sociétés d’entraide, de diverses associations.
Beaucoup de jazzmen en faisaient partie et soutenaient ces initiatives, tels Louis Armstrong, Duke Ellington, Nat King Cole, Joséphine Baker, Count Basie...
Yves Migdal, pour qui ”le jazz est la plus belle musique qui existe sur cette planète”, rappelle qu’il ”a changé la face du monde musical” et en montre l’exemple en France, notamment après l’incorporation de soldats noirs américains dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale.
Dans les rues, les bars, les studios d’enregistrement, il n’a cessé de pratiquer l’improvisation, les ”défis musicaux” entre musiciens, d’introduire de nouvelles harmonies, d’intégrer de nouveaux instruments, notamment par l’usage des basses (batterie, contrebasse), de la lutherie électrique...
En 2011 l’Unesco classait le jazz dans le patrimoine mondial.
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