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    Emissions des dernières semaines :

    25 mars 2024 Terre et radioactivité

    Tchernobyl, 26 avril 1986, 1h23 min 45 sec, le réacteur n°4 de la centrale Lénine explose ; trois ans auparavant l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) l'avait qualifié de "grande sécurité".
    Protéger l'industrie nucléaire et éviter la panique des populations, tels sont alors les objectifs immédiats des organismes internationaux accompagnant depuis la seconde Guerre mondiale l'entrée dans l'ère atomique : la Commission internationale de protection (CIPR), le Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des rayonnements ionisants (UNSCEAR), l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Réunis à Copenhague le 6 mai 1986, leurs experts étaient formels, précisant "les actions qui ne se justifient pas actuellement" : rester à l'intérieur des locaux, ne pas inhaler des poussières dans les travaux extérieurs, éviter la consommation d'eaux de surface ou souterraines pour la boisson, prendre des comprimés d'iode.
    La messe irradieuse est dite : "les conséquences sanitaires seront insignifiantes", "la société pourrait bien considérer cette liste de pertes humaines comme un prix acceptable pour une énergie bon marché et propre", AIEA août 1986. La maladie à combattre est "le syndrome de radio-phobie pouvant faire peser une menace sur la santé plus grande que l'exposition aux radiations", AIEA avril 1987.
    Par la suite, les décès et maladies des liquidateurs et des populations des zones irradiées se multipliant, les "experts" des organismes internationaux, couverts par le label OMS, utilisent leurs connaissances en intoxication, manipulation et secret pour rédiger des rapports rassurants.
    Plus tard, le "bilan définitif" sera publié dans le Chernobyl forum report "Tchernobyl : l'ampleur réelle de l'accident 20 ans après". Dénombrant moins de 50 décès suite à la catastrophe, le déni des détriments de Tchrenobyl est ainsi gravé dans le marbre : "aucune incidence grave sur la santé du reste de la population des zones avoisinantes, ni de contamination de grande ampleur".
    Nous recevons Yves Lenoir, président de l'association Enfants de Tchernobyl Belarus et auteur de Tchernobyl-sur-Seine et de La comédie atomique - l'histoire occultée des dangers des radiations.

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    18 mars 2024 Liberthèmes

    Jean-Marc Royer a entamé en mars 2022 ses Carnets de Guerre, essai d'histoire immédiate afin de décrire et analyser l'évolution de la situation après l'agression russe en Ukraine. Le numéro 14 intitulé "Du goulag polaire aux sous-sols d'une centrale nucléaire" vient d'être publié, deux ans plus tard.
    Ils peuvent être regroupés entre quatre rubriques :
    - Les antériorités de la guerre d'agression
    - La Russie de Poutine, ses idéologues et ses suppôts
    - Les dimensions nucléaires de la guerre
    - La guerre que le peuple ukrainien affronte
    Sur ce dernier point qui traite de l'actualité, Jean-Marc Royer resitue la guerre d'usure imposée au peuple ukrainien dans un cadre géopolitique qui montre les États-Unis s'en désintéressant progressivement et l'Europe n'ayant pas les moyens militaires de prendre la relève.

    Dans la période actuelle, on doit s'interroger sur la redistribution des rapports de force en cours entre impérialismes.
    Depuis l'effondrement du capitalisme d'État soviéto-stalinien, "la contre-révolution néolibérale est devenue internationalement dominante". La nature du pouvoir et le mode de gouvernement évoluent et le dégoût pour le "sérail politicien" classique se traduit par la montée en puissance de clans représentés par Bolsonaro, Poutine, Milei, Modi, Trump... dont les choix politiques sont difficilement prévisibles et risquent d'entraîner de graves conséquences pour les populations de nombreux pays.

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    11 mars 2024 Anarchie et anarchistes

    Sylvain Boulouque, historien spécialiste du communisme, de l'anarchisme et du syndicalisme a publié récemment Meurtres à la Grange-aux-Belles - Quand les communistes flinguaient les anarchistes.
    À l'occasion du centième anniversaire d'un événement où "pour la première fois en France des ouvriers ont tiré sur d'autres ouvriers", causant la mort de deux anarchistes et plusieurs blessés graves, il présente de nombreux documents permettant de reconstituer ce qui s'est passé le 11 janvier 1924 lors d'un meeting appelé par le Parti communiste dans la grande salle du siège de la CGTU (Confédération générale du travail unitaire) à Paris : témoignages, rapports de police, articles de l'Humanité (organe officiel du PCF) et du Libertaire (alors quotidien).

    Cet épisode sanglant intervient dans une période particulièrement conflictuelle dans le mouvement ouvrier :
    Sur le plan politique, au Congrès de Tours de décembre 1920, une majorité de membres de la SFIO créent la SFIC (Section française de l'Internationale communiste) liée au Komintern (Internationale communiste), entérinant un alignement inconditionnel sur la politique décidée à Moscou.
    Sur le plan syndical, la bolchévisation de la CGTU est confirmée à son IIè congrès à Bourges où est votée l'adhésion à l'ISR (Internationale syndicale rouge) inféodée au Komintern, malgré l'opposition de la minorité syndicaliste révolutionnaire.
    Ainsi l'utilisation de la violence par les communistes résonne fortement avec les connaissances qu'ont les anarchistes de la réalité de la dictature bolchevique sur le prolétariat russe, notamment à Kronstadt et en Ukraine.

    Par la suite, beaucoup de syndicalistes libertaires vont quitter la CGTU, ce qui accentuera encore la main-mise des communistes sur le syndicat. Les coups de feu tirés à la Grange-aux-Belles y ont certainement joué un grand rôle. En rappeler le déroulement est d'autant plus important que la vérité à longtemps été occultée par les mensonges, le journal L'Humanité par exemple accusant du crime des provocateurs qui, "sous le masque de l'anarchie ouvrent la voie au fascisme"...

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